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Soleil de midi. Une fissure lézarde la façade dans toute sa hauteur. Ligne d’ombre sur la clarté du minéral. Empreinte du temps sur la pierre impassible. Elle achève sa course au pied d’une vigne.
Mistral dans les rideaux. Un parfum blanc souffle sur la pièce. Effluve du savon de Marseille dans l’air sec de l’été. Voile de coton vaporeux sur la peau brunie. La chambre frissonne désormais.
Chant des cigales. Une aubade résonne sous les fenêtres du clocher. Tumulte dans la quiétude de l’aurore. Prémices de cagnard dans la fraîcheur de l’aube. Le mouvement des cymbales appelle le corps.
Regard au sud. Une montagne d’albe se dresse contre l’azur du ciel. Saillie de roche sur la ligne d’horizon. Ressaut de calcaire face au plat des chants. Elle impose sa verticalité avec aplomb.
Couverture délavée par le soleil. Un livre repose en silence sur le billot de chêne. Encre noire sous un drap de papier. Prose endormie sur la page blême. Le gallimard émerge de son sommeil.
Heure de sieste. Un soleil de plomb tambourine à la fenêtre de la chambre. Fracas de lumière sur les rideaux tirés. Jeté d’ombre retentissant sur le linge immaculé. Il appelle les bras de Morphée.
Tombée du jour. Un levant se dresse en silence depuis le lit de la rivière. Brume rédemptrice dans la chaleur estivale. Délivrance de la canicule. Le corps se libère dans le fraîcheur du crépuscule.
Retour du marché. Le panier en osier abonde de légumes aux couleurs ocres. Poivrons et tomates récoltés dans les terres arides. Augures d’un repas provençal. La cloche sonne l’heure de passer à table.